Résumé :
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Cette étude a évalué un programme de dépistage, de prévention et de traitement des dépressions du post-partum. La version française de l'EPDS (Edinburgh Postnatal Depression Scale, Cox et al. , 1987) a été utilisée pour mesurer l'intensité du post-partum blues chez 859 mères, en clinique obstétricale. Les mères ayant un score supérieur à 9, prédictif d'une évolution dépressive, ont été réparties aléatoirement en deux groupes, un groupe de contrôle (n = 128) et un groupe de prévention (n = 113) recevant, à la clinique, un entretien unique intégrant trois composantes, de soutien, d'éducation et cognitive-comportementale. L'évolution a été surveillée par l'EPDS remplie à nouveau entre la 4e et la 6e semaine. Le groupe de prévention a montré une réduction de fréquence des dépressions, définies par un score supérieur à 11 à l'EPDS (30,2 % vs 48,2 %, c2 = 7,36, p = 0,0067), et une réduction d'intensité de la symptomatologie dépressive. Une évaluation par le MINI (Mini Neuropsychiatric Interview, Lecrubier et al. , 1997) et la HDRS (Échelle d'Évaluation de la Dépression de Hamilton) a été réalisée pour les mères des deux groupes ayant un score supérieur à 11. La plupart des mères (72 %) du groupe de prévention ont accepté une intervention à domicile. Par contre, la plupart des mères qui avaient eu un score initial inférieur à 9 mais un score supérieur a 11 au deuxième EPDS (83,3 %) ont refusé l'intervention au domicile, ce qui montre l'intérêt de l'entretien initial dans l'établissement d'une alliance thérapeutique. Cette intervention, consistant en 5 à 8 visites au domicile, intégrait 4 composantes, de soutien, d'éducation, cognitive-comportementale et psychodynamique centrée sur l'influence de l'histoire de la mère sur la relation mère-enfant. La comparaison des mères du groupe de prévention traitées à domicile (n = 21) et des mères du groupe contrôle (n = 38), évaluées 5 à 8 semaines plus tard, a montré, pour le groupe traité, une fréquence élevée de rémission (90,5 % vs 13 %, c2 = 33,5, p
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