Titre : | Stratégies de diminution de l’utilisation de l’isolement et de la contention en psychiatrie adulte: une revue de la littérature. |
Auteurs : | TASSOU Paul, Aut. |
Type de document : | Thèse |
Editeur : | Faculté de médecine : Université Bordeaux 2, 2018 |
Nombre de pages : | 79 |
Mots-clés : |
SANTEPSY DROIT DU PATIENT ; ISOLEMENT THERAPEUTIQUE ; CONTENTION |
Résumé : | L’utilisation des mesures d’isolement et de contention en psychiatrie remonte à l’Antiquité, avec des objectifs évoluant au fil des siècles au travers de l’histoire de la prise en charge des malades mentaux, tantôt à visée thérapeutique, tantôt à visée sécuritaire. Ces mesures portent fortement atteinte aux droits fondamentaux des patients, le Contrôleur Général des Lieux de Privation de Liberté (CGLPL) et le Comité Européen pour la Prévention de la Torture et des Peines ou Traitements Inhumains ou Dégradants (CPT) l’ont d’ailleurs souligné à plusieurs reprises dans leurs différents rapports. Le point de vue des patients et de l’opinion publique à ce sujet sont très négatifs et ils perçoivent ces pratiques bien souvent comme rétrogrades et punitives. A ce jour, la Haute Autorité en Santé française ne reconnait pas le caractère thérapeutique des mesures de contrainte, aucune étude scientifique rigoureuse n’ayant réussi à le démontrer. Elle les place comme des mesures de dernier recours face à la violence d’un patient avec pour but sa protection ainsi que celle des autres patients hospitalisés et des équipes soignantes. Pourtant, ces mesures sont en recrudescence en France depuis près de vingt ans avec une utilisation basée sur des « croyances » et un savoir empirique mais non scientifiquement démontrée. Les pays anglo-saxons ainsi que les pays Nordiques se sont saisis de cette problématique dans les années 1990-2000. Elle est désormais au coeur des débats internationaux et fait partie des enjeux majeurs actuels de la pratique psychiatrique hospitalière. Des programmes de réduction de l’utilisation de l’isolement et de la contention ont déjà été mis en place à travers le monde et ils ont pu faire leurs preuves. La réduction de l’utilisation des méthodes de contrainte au sein des unités n’a pas de contrepartie négative comme on pourrait l’imaginer (l’augmentation des violences, des bris ou des blessures au sein des unités…). Au contraire, le travail de fond fait en amont des épisodes de crise permet une diminution de la violence et des blessures subies par le personnel soignant, une amélioration de la qualité de vie au travail, une meilleure alliance thérapeutique avec les patients, un apaisement global de l’environnement ainsi qu’une diminution des coûts de prise en charge des patients. Il apparait donc légitime de se poser la question de l’intérêt du maintien de ces pratiques dans la prise en charge des patients souffrant de trouble psychiatrique en France. Un arrêt brutal de ces pratiques en France apparait à l’heure actuelle comme peu réaliste mais la réduction de leurs usages est possible moyennant des changements de pratique |
En ligne : | https://tel.archives-ouvertes.fr/MEM-UNIV-BORDEAUX/dumas-01740763 |