Résumé :
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Dans chaque soignant, chaque médecin, chaque personne qui s’occupe des enfants, se trouvent des rêves et des chagrins d’enfance mais aussi ce besoin de consoler l’enfant qu’il fût et plus généralement, l’enfance. Certes, il s’agit de se soucier des enfants, de leur permettre un certain confort même dans la souffrance, de leur éviter des violences qui trop souvent les touchent. Mais derrière ces actes qui sont le quotidien de tous ceux qui s’occupent des enfants ou qui organisent leurs soins et leur accueil, se niche ce besoin de consoler les enfants qui souffrent, ceux qui pleurent, qui ont peur, qui connaissent un destin tragique. Ce besoin de consoler les enfants était, pour le philosophe Marcel Conche1 , un signe de progrès de toute société, le seul qui existe vraiment et qui signe notre humanité toujours recherchée, incessamment à recréer. Un impératif éthique. Les situations où nous sommes amenés à consoler se trouvent aussi bien dans la pratique quotidienne, dans la prévention, en cas de guerre ou quand les parents et les enfants d’autres cultures nous font vivre des choses que nous ne comprenons pas. Il s’agit de consoler pour bientraiter, pour s’opposer à la violence fondamentale faite aux plus petits d’entre nous, consoler les enfants qui portent les traumas de leurs parents. Consoler leurs parents aussi, qui les attendent ou les cherchent et qui, parfois, sont effrayés pour eux ou pour leurs enfants. Ce besoin de consolation est autant symbolique que réel, autant individuel que collectif. Il s’exprime dans le récit, dans les dessins et dans toutes les productions que les enfants nous donnent à voir. Ce savoir se rapporte à la psychothérapie, savante ou profane. Comme le disait le pédiatre et pédopsychiatre anglais, Donald Winnicott, la psychothérapie des plus jeunes doit revenir à tous les professionnels qui s’occupent des enfants, aux parents, mais aussi à la société tout entière, nullement confinée aux thérapeutes2 . Ce besoin de consolation est universel car il s’applique à tous les âges, bébés, enfants, adolescents. Il existe aussi sous toutes les latitudes et dans toutes les cultures. Consoler les enfants est l’affaire de tous, en tous lieux et de tous temps ! [Résumé d'auteur]
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