Résumé :
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Qu’est-ce à dire, parler de folie en littérature ? D’emblée, on envisage deux cas, des pôles théoriques contraires : les « fous » qui se veulent romanciers et les auteurs (dits) sains d’esprit qui tentent une représentation raisonnée de troubles mentaux. Et, de suite, deux problèmes aussi. N’est-ce pas la définition même de la folie qu’un individu souffrant d’une grave maladie clinique n’arrivera pas à ordonner une perspective imaginaire suffisamment maîtrisée pour communiquer la réalité de sa condition au lecteur ? Pensons à la terrible peine qu’exprime Antonin Artaud à Jacques Rivière : l’intérêt de ses poèmes, écrit le futur Ruthénois, c’est justement qu’ils exposent comment sa pensée l’abandonne à ses bases [1] [1]Antonin Artaud, Lettres à Jacques Rivière, 1923-1924, dans… . Documents de valeur humaine, mais créations littéraires inabouties, selon le directeur de la NRF qui les avait refusées.
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