Résumé :
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L'alcoolisme n'est pas une maladie : c'est une passion morbide. Rongés par la honte, les alcooliques souffrent moins d'un manque de volonté que d'une inextinguible soif de considération. Moins dépendants de l'alcool que des regards portés sur eux, ils vivent la rage et le désespoir de ne se sentir ni aimables ni aimés et ils se rendent haïssables par leur inconduite chronique. A écouter leurs confidences, à décrypter le non-dit des discours de l'alcoologie officielle, l'auteur a acquis la conviction que le couple honte/mépris est le grand responsable des échecs si fréquents en matière de lutte contre l'alcoolisme. Avant de les empêcher de boire, il convient de réhabiliter les alcooliques, les alcooléens, comme sujets dignes de respect et d'attention. C'est possible lorsque nous acceptons de nous reconnaître en eux et de ne pas censurer le message angoissant qui filtre à travers leurs excès : nous sommes tous des orphelins de mère, solitaires et jaloux. Alors, ré-insérés comme des semblables, ré-humanisés avant d'être sevrés, ils savent se passer d'alcool.
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