Résumé :
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Plusieurs publications récentes évoquent une probable sous-estimation du potentiel criminogène de la dépression et des idées suicidaires ainsi que des conséquences médico-légales des troubles affectifs. Dans les meurtres suivis de suicide, une pathologie dépressive au moment des faits est l'affection la plus communément en cause, allant de 36 à 75% selon les études. Ces crimes sont essentiellement des libéricides commis par des parents déprimés ou des uxoricides. Une symptomatologie dépressive est également souvent retrouvée dans les incendies volontaires et les agressions sexuelles. Dans l'accès maniaque du trouble bipolaire, les actes antisociaux sont décrits comme plus fréquents mais de moindre gravité et souvent associés à une prise de substances. La comorbidité est importante avec les conduites addictives notamment l'abus d'alcool et de substances et la personnalité dyssociale. L'évaluation de l'état psychique au cours des expertises peut parfois méconnaître un trouble thymique et les antécédants judiciaires sont fréquents chez les patients bipolaires. L'absence de traitement ou une prescription tardive exposent le patient à des comportements à risque et à des actes médico-légaux qui s'inscrivent dans l'évolution de la maladie.[Résumé d'éditeur]
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