Résumé :
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L'histoire de la relation médecin-malade montre qu'il est possible de trouver des traces d'attention des médecins à l'égard des malades dès l'antiquité. Néanmoins, à cette époque, cette sollicitude vise essentiellement la nature à travers l'individu malade. Avec le Moyen Age, l'avènement et la montée en puissance du christianisme, apparaît la notion de personne, dépassant les limites corporelles de l'individu. Ce n'est qu'à la fin du 19ème siècle, avec le mouvement de transformation sociale et de sécularisation des soins, qu'il est possible de repérer la notion de sujet dans la relation médicale, comme en témoigne l'émergence de la psychanalyse. Mais dans le même temps, l'évolution spectaculaire de la médecine dans sa composante scientifique et sa montée en puissance au siècle suivant font qu'elle se cantonne majoritairement à une vision naturaliste du monde des soins, au détriment, le plus souvent, d'une vision personnaliste prenant en compte l'ancrage social du sujet souffrant. Dès lors, la profession infirmière pourrait être envisagée au début du 21ème siècle comme complémentaire de la médecine, par le développement et la mise en oeuvre d'une relation de type personnaliste dominante, sans négliger la relation de type naturaliste. Cette perspective est envisageable, à la condition expresse de développer les connaissances scientifiques permettant de donner consistance et épaisseur à cette manière de voir et de faire centrée sur la personne.[Résumé d'auteur]
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