Résumé :
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De plus en plus d'arguments plaident en faveur d'une identification précoce du trouble bipolaire, qui semble constituer un enjeu thérapeutique majeur. Le diagnostic précoce, sous réserve qu'il se traduise par la mise en route rapide d'un traitement adapté (et ce n'est pas toujours le cas), évitera en effet des errances thérapeutiques (neuroleptiques au long cours, antidépresseurs devant tout symptôme dépressif, abstention thérapeutique) dont on connaît la nocivité (virages, accélération des cycles, souffrance non soulagée, stigmates des effets indésirables...). La prise en charge précoce permettra également de réduire la durée et la sévérité des épisodes, ainsi que leur retentissement délétère sur la vie du sujet, et de diminuer le risque suicidaire, qui semble majoré chez le sujet non ou mal pris en charge (notamment sans thymorégulateur). Enfin, la compliance thérapeutique, paramètre essentiel dans l'efficacité du traitement au long cours, pourrait être améliorée si le sujet était correctement pris en charge au début de sa maladie, avant que ne surviennent les effets délétères des phases thymiques sur sa vie et son entourage. Cette revue de la littérature propose de rappeler les différents pièges diagnostiques (troubles de l'humeur non bipolaires, schizophrénie, bouffée délirante aiguë, personnalité borderline, pathologie organique, dépendance, psychose puerpérale, hyperactivité-déficit de l'attention et troubles anxieux) dont les limites avec le trouble bipolaire sont parfois difficiles à tracer.[résumé d'auteur]
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