Résumé :
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Le rôle des facteurs psychosociaux a été examiné dans presque toutes les pathologies mentales soit comme facteurs de protection, soit comme facteurs de vulnérabilité, et cela à l'aide de méthodologies souvent discutables. L'importance, entre autres, des facteurs socio-économiques dans la maladie mentale est telle que ceux-ci parasitent les études dans lesquelles ils ne sont pas contrôlés. Afin de maîtriser le plus possible les problèmes méthodologiques, nous avons abordé l'étude de ces facteurs de façon clinique standardisée (entretiens et instruments), sur une population relativement privilégiée au plan économique et social et sur des échantillons homogènes quant à de nombreuses variables, dans une approche cas témoins. Un groupe de femmes hospitalisées pour ' dépression névrotique ' a été comparé à un groupe de femmes témoins issu de la population générale, quant à 6 variables : niveau professionnel, le fait de vivre seule, estime de soi, support social et événements et difficultés de vie. Le groupe de patientes hospitalisées était caractérisé par un plus grand nombre de professions intermédiaires, de femmes vivant seules, par un plus faible niveau d'estime de soi et de support social et par un plus grand nombre de sujets ayant vécu un agent déclenchant (événements sévères ou difficultés majeures) et une difficulté ayant duré 6 mois ou plus, dans l'année précédant l'hospitalisation. Ces 6 variables considérées comme des facteurs de risque potentiels ont été entrées dans une analyse de régression logistique. À l'issue de cette analyse, 4 facteurs de risque de la ' dépression névrotique ' ont été mis en évidence : une faible estime de soi, un faible support social, avoir vécu une difficulté de vie ayant duré 6 mois ou plus et un agent déclenchant apparaissent être des facteurs de risque de la ' dépression névrotique '.[résumé d'auteur]
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