Résumé :
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Les entretiens diagnostiques structurés, qui se sont développés parallèlement aux systèmes de classification en psychiatrie, sont maintenant largement utilisés en recherche et en pratique clinique chez l'adulte. Ils présentent de nombreux avantages en permettant d'évaluer de manière standardisée les troubles et les comorbidités, d'explorer leurs durées, leurs fluctuations symptomatiques et leurs évolutions. Chez l'enfant et l'adolescent, la recherche en pharmacologie et en épidémiologie a beaucoup augmenté ces dernières années et la standardisation des procédures diagnostiques devient un problème crucial dans ces 2 domaines. Cet article a pour objectif de recenser et de décrire les outils standardisés d'aide au diagnostic psychiatrique disponibles actuellement chez l'enfant et l'adolescent. Le choix a été effectué, après revue exhaustive des bases documentaires Medline et PsycINFO, sur 4 critères principaux : la compatibilité avec les systèmes de classifications internationales (DSM IV et/ou CIM-10), le nombre de troubles évalués, les publications dans des revues à comité de lecture et les qualités métrologiques. Après analyse de l'information recueillie, 2 entretiens diagnostiques structurés [le Diagnostic Interview Schedule for Children (DISC) et le Children's Interview for Psychiatric Syndromes (ChIPS)] et 4 entretiens semi-structurés [le Schedule for affective Disorders and Schizophrenia for School-Age Children (Kiddie-SADS), le Diagnostic Interview for Children and Adolescent (DICA), le Child and Adolescent Psychiatric Assessment (CAPA) et l'Interview Schedule for Children and Adolescents (ISCA)] ont pu être retenus selon nos 2 premiers critères. Pour ce qui concerne le critère relatif aux qualités métrologiques, le choix a été plus difficile tant les données sont parcellaires et portent sur des échantillons faibles. Néanmoins, il apparaît que la fidélité interjuges, généralement bonne pour ce type d'instrument, est satisfaisante avec des kappa variant de 0,5 à 1,0, et que la fidélité test-retest peut être tout à fait médiocre mais aussi excellente en fonction des instruments, du statut de « l'informant » (parent et/ou enfant) et du trouble évalué, les kappa variant de 0,32 à 1. Les études de validité montrent des concordances diagnostiques faibles à modérées. Deux autres points importants ressortent de ce travail. La durée des entretiens, comme pour la plupart des instruments existant chez l'adulte, est trop longue d'autant que les entretiens doivent être faits le plus souvent chez l'enfant ou l'adolescent et chez un adulte référent. Par ailleurs, ces instruments n'existent pour la plupart qu'en anglais, ce qui ne favorise pas les échanges et les études multinationales. À titre d'exemple, seul le Kiddie-SADS est actuellement disponible en français. Il paraît nécessaire de poursuivre le développement des entretiens diagnostiques structurés chez l'enfant et l'adolescent en accentuant leur simplification et en améliorant leurs qualités métrologiques. Ces travaux sont longs, coûteux et parfois fastidieux mais constituent un passage obligé pour asseoir les recherches en pédopsychopathologie sur de bonnes bases.[résumé d'auteur]
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