Résumé :
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Lors d'une expertise pour les tribunaux, l'entretien psychologique ou psychiatrique se réalise dans un cadre particulier qui est bien différent de celui de la pratique habituelle en psychothérapie. Dans ce contexte, les comportements de simulation prennent une dimension spécifique que cet article propose d'étudier. Au regard du vaste domaine que recouvre la simulation, notre réflexion se centre sur les situations de réparation de dommages en matière civile. Après une définition circonstanciée de la simulation, nous analysons le phénomène à travers l'étude de la victimologie, de l'influence de l'entourage, des tests psychologiques qui existent et de la place de l'expert. La position de victime dans laquelle est placée ou se place la personne en souffrance semble être un facteur qui intervient dans son processus de reconstruction et par la suite, dans l'adoption d'un comportement de simulation. L'entourage a également une influence prépondérante sur la gestion de l'événement traumatique et donc, sur le choix (conscient ou non) d'une stratégie de simulation, surtout chez les enfants (notamment, avec le syndrome de Münchhausen par procuration). Enfin, la place et l'attitude de l'expert sont centrales dans le fonctionnement et l'interaction de ces deux mécanismes (gestion de l'événement-reconstruction de la victime et simulation). Si des tests psychologiques existent pour tenter de percer les comportements de simulation, l'anamnèse minutieuse, l'empathie et l'écoute neutre et bienveillante sont des éléments indispensables pour assurer le respect de la souffrance de l'expertisé et, de la sorte, garantir l'authenticité de ses plaintes et ainsi prévenir tout comportement de simulation.[Résumé d'éditeur]]
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