Résumé :
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Partant d'observations cliniques, de données épidémiologiques et sociologiques, avec notamment le constat d'une moindre fréquence des manifestations addictives chez la personne âgée, s'appuyant sur une réflexion croisée entre la psychopathologie du vieillissement et les conduites addictives les plus fréquemment observées, qu'il s'agisse du choix d'objet (l'alcoolisme par sa fréquence peut être pris comme forme descriptive) ou de modes d'expression apparaissant moins démonstratifs, plus discrets, voire masqués, l'auteur s'interroge dans un premier temps sur la place que peuvent tenir de telles conduites dans le fonctionnement psychique du sujet âgé. Plusieurs hypothèses vont ainsi émerger, notamment : celle classique d'une addiction entendue comme masque ou réaction à une dépression liée aux pertes objectales propres à la condition vieillissante ; celle d'une addiction spécifique au grand âge privilégiant un attachement à des images mentales plutôt qu'à un objet externe ou un comportement particulier. Certaines problématiques telle la crise du milieu de vie, les rapports entre les processus créatifs et addictifs, les phénomènes régressifs hypocondriaques ou comportementaux particuliers à cette tranche d'âge tel le syndrome de Diogène, viennent illustrer et étayer l'hypothèse d'une alternative à l'addiction classique. L'auteur conclut à une forme d'addiction inhérente et spécifique au vieillissement. [résumé d'auteur]
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